Les observatoires territoriaux sur le secteur extractif (OTSE) de Darou Khoudoss, Mboro et Taiba Ndiaye attirent l’attention du gouvernement sur l’exploitation des ressources extractives au Sénégal en général et dans l’arrondissement de Méouane en particulier.
En effet, dans un contexte marqué par la publication du rapport de la Cour des comptes sur «le contrôle des recettes issues du secteur minier 2015-2018 » dont les conclusions dressent un tableau peu reluisant sur la gestion des ressources extractives ; la volonté des autorités nouvellement élues de renégocier les contrats miniers ; du séjour au Sénégal du président-directeur général du groupe (Indorama) dont les conventions minières Toben nord et Toben sud octroyées depuis le 15 septembre 1999 arrivent à expiration le 15 septembre 2024 : les OTSE informent le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye que la cohabitation entre ces entreprises et les populations pose de réels problèmes. Notamment, « le transport des produits dangereux qui se déversent sur la route qui traverse les communes ; les fuites de gaz périodiques qui détruisent les plantations et les arbres fruitiers entrainant un manque à gagner sur les récoltes des paysans ; le non-respect des obligations environnementales notamment le contrôle périodique sur la qualité des eaux, du sol et de l’air prévu par les conventions minières des ICS ; le non-respect des dispositions de la loi sur le contenu local notamment en termes d’emploi ; les nombreuses exonérations accordées aux ICS ; la non-opérationnalisation des fonds destinés aux collectivités territoriales (le fond d’appui et de péréquation, le fond d’appui au développement local) ».
Ainsi, les membres des observatoires territoriaux des communes de Darou Khoudoss, Mboro et Taïba Ndiaye invitent les entreprises « à respecter leurs obligations légales et contractuelles, notamment les études périodiques sur la qualité des eaux, du sol et de l’air prévu par les conventions minières et leurs publications ; à respect les engagements financiers sociaux et environnementaux et une plus grande transparence dans la gestion des dépenses sociales non obligatoires (RSE), avec une plus grande implication des autorités locales, tel que stipulées par les dispositions de l’article 32 de la loi 2021-28 du 15 juin 2021, sur l’économie sociale et solidaire ; à mettre leurs installations aux normes requises afin d’éviter les échappés de gaz ; au cas échéant, prendre les dispositions nécessaires pour une indemnisation juste et équitable à la hauteur des dégâts causés ; à trouver avec l’État du Sénégal les moyens de construire une voie de contournement des camions qui transportent les produits dangereux vers ces exploitations », lit-on dans un communiqué.
Aux autorités locales, les membres des OTSE invitent à « la consolidation de l’intercommunalité pour une meilleure prise en charge des problèmes liés au secteur extractif dans leurs démarches quotidiennes ; une meilleure planification des besoins prioritaires pour mieux capter le fonds d’appui au développement local. Mais aussi de veiller à la redevabilité en cas d’effectivité des fonds, notamment les projets d’autonomisation des femmes et des jeunes. Aux communautés, nous vous invitons à avoir une posture de veille et d’alerte citoyennes pour un suivi permanent des obligations des uns et des autres ».