Décidément le nom de Ousmane Sonko est associé à la polémique. En effet, après juste deux mois à la tête de la primature, Ousmane Sonko a enchainé trois sorties tout autant étriquées les une que les autres. La première, une vidéo politique qu’il a faite pour parler des orientations politiques du gouvernement que beaucoup d’experts ont qualifiée de sortie manquée. Le discours contenu dans cette vidéo devrait sans doute servir de contre feu pour étouffer l’accueil réservé à Jean Luc Mélenchon une semaine plus tôt à l’UCAD. Une très grande polémique sur l’homosexualité créée par Ousmane Sonko dès l’accession du parti Pastef au pouvoir.
Ousmane Sonko avait déclaré:« même si l’homosexualité n’est pas acceptée au Sénégal, il est toléré… ». Nous n’allons pas revenir sur les analyses déjà faites par les journalistes et les chroniqueurs sur le sujet pour rétablir la vérité par rapport à cette sortie peu inspirée du leader de Pastef.
Il nous semble par contre judicieux de parler, de cette conférence de presse organisée par la Jeunesse Patriotique du Sénégal JPS. Au départ, il semblait être une conférence mais le format était tout autre. Oui, nous avons assisté à un meeting politique. « Un one Man show de Sonko au Grand Théâtre », un titre qui a été diffusé dans certains médias sénégalais qui reflète l’évènement. Pourtant, il avait promis une rupture qui n’est toujours pas au rendez-vous et probablement ne le sera jamais.
Monsieur le PM accélérez la cadence, les Sénégalais s’impatientent !
Après le format, parlons un peu du fond. Le leader du Pastef a fait feu de tout bois comme pour faire un règlement de compte avec des composantes de la société contre qui il a particulièrement une dent. Il est vrai que la dette fiscale doit être payée par non seulement les acteurs de la presse mais aussi par toutes les autres entreprises pour permettre à l’État de respirer une santé financière. Néanmoins, nous rejetons toute sorte de menaces envers la presse. Cette question de fiscalité soulevée telle une épée de Damoclès semble être une tentative de musellement contre la presse mais ce sera sans succès.
Le Sénégal détient une presse républicaine qui a pleinement joué son rôle dans la démocratie sénégalaise louée partout dans le monde et qui a résulté à de grandes alternances républicaines qui font du Sénégal cette vitrine démocratique qu’il est devenu dans le monde. Vouloir donc réduire la presse à sa plus simple expression serait effronté et non avenue. Au-delà de la presse, la magistrature n’a pas été épargnée, avec des déclarations qui prouvent le ressenti du numéro 1 du parti Pastef à l’encontre de l’organe judiciaire. Une occasion de s’interroger sur l’indépendance du pouvoir judiciaire au lendemain des assises. « Le ministre de la justice m’a envoyé une vidéo de Alassane Fall, qui proférait des injures contre des magistrats, me demandant quoi faire et je lui ai dit fait ton travail », a déclaré Ousmane Sonko lors de sa conférence de presse. Est-ce cela une preuve de l’indépendance de la justice ?
Azoura Fall qui a insulté le président Diomaye FAYE de même que Alassane Fall qui a proféré des injures à l’endroit des magistrats vaquent tranquillement à leurs occupations pendant que Bah Diakhaté, le coordonnateur des activistes républicains croupi en prison pour diffusion de fausses nouvelles. Au départ, il était poursuivi pour offense à une personne exerçant une partie des fonctions du chef de l’État. Ironie du sort, les mêmes charges ont été conduites pour l’imam Ndao qui a également écopé de trois mois de prison ferme assorti d’une amende de 100 000 francs CFA. Sont-ils les premiers détenus politiques du gouvernement Diomaye-Sonko? Nous donnons notre langue au chat.
Ce qui est sûr c’est que le leader du Pastef est dans la confusion des rôles enfilant le costume de chef de parti pour parler au nom du premier ministre. Ousmane Sonko fait trop dans les détails, pourquoi descendre aussi bas, nous parlant de VAR, de tapis rouge ou encore donnant cette nomination péjorative de « Serigne Ngoudou » à notre président de la République La première des institutions de la république ? Pourtant, une tribune était acquise à sa cause pour parler à cette jeunesse venue assister à la conférence d’emploi, d’entreprenariat, des orientations du gouvernement pour régler les problèmes des inondations, où encore du problème lié à l’immigration clandestine, le coût de la vie chère, mais également des projets du gouvernement sur le plan infrastructurel.
Nous attendions également à travers cette conférence puisqu’il a confondu les rôles qu’Ousmane Sonko nous explique comment les fonds ont été levés via Eurobonds et quels usages le gouvernement compte en faire ? Voilà les vrais débats que les Sénégalais attendent de vous et de votre gouvernement monsieur Ousmane Sonko.
MJD
