Triple peine pour O. Ndiouck, B. M. Ndiaye et El. Kane, entre autres jeunes garçons. Ces derniers ont été pendant deux ans livrés en objets sexuels par le tailleur A. B. Bâ, qui abusait d’eux, les livrait à des femmes adultes pour des relations intimes et les rançonnait en menaçant, en cas de défaut de paiement, de balancer sur le Net les films des ébats.
Les faits ont secoué le quartier Darou Khoudoss de Touba où réside le mis en cause et ses victimes présumées. Les mamans de ces dernières ont poussé un ouf de soulagement et pris d’assaut le Brigade de recherches de gendarmerie de la localité lorsqu’elles ont appris que le tailleur est tombé.
L’affaire a éclaté quand O. Ndiouck a décidé de confier son calvaire à sa mère, D. Ndiouck. Ce jeune apprenti-chauffeur de 14 ans a fait les terribles confessions au retour d’une journée de travail. «L’enfant révèle que depuis deux ans, leur voisin de quartier le traîne presque tous les jours dans sa chambre pour abuser sexuellement de lui», rapporte L’Observateur, qui relaye cette histoire dans son édition de ce lundi.
Le journal de poursuivre : «Allant plus loin dans ses explications, O. Ndiouck fait aussi savoir à sa maman qu’après leurs ébats sexuels, [le mis en cause] l’obligeait à coucher avec d’autres femmes plus âgées que lui. L’apprenti-chauffeur confie aussi à sa mère que depuis 2022, il verse tous les jours 3150 francs Cfa au présumé homosexuel. Un montant qu’il doit obligatoirement lui verser sous peine de voir ses images obscènes sur les réseaux sociaux.»
Foudroyée par ce témoignage, souffle L’Observateur, D. Ndiouck saisit la Brigade de recherches de Touba d’une plainte contre A. B. Bâ. Une enquête est ouverte. Les gendarmes effectuent une descente au domicile du tailleur. Une fouille de sa chambre permet de mettre la main sur «un téléphone portable de marque Huawei dont l’exploitation permet de découvrir plusieurs vidéos obscènes, notamment celles du jeune O. Ndiouck et son bourreau».
Conduit à la brigade, le tailleur a reconnu avoir entretenu des relations intimes avec les garçons en question, soulignant compter plus de trois victimes et avoir agi en complicité avec un certain D. H. Il a laissé entendre qu’il ne pénétrait pas ses victimes, il leur demandait de lui faire une pipe, a-t-il affirmé.
Au sujet de la mise en relation des garçons avec des femmes, pour des relatons sexuelles, le mis en cause a admis l’accusation et avoué qu’il encaissait de l’argent pour son rôle d’entremetteur.
Le tailleur a été déféré au parquet de Diourbel et son complice présumé est activement recherché, selon L’Observateur.