La récente déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko a levé un coin du voile sur les ambitions et le plan de gouvernance de son gouvernement pour les cinq prochaines années. Un programme exhaustif, certes, mais qui mise sur un développement à long terme. Cependant, les Sénégalais, las des promesses non tenues, attendent un changement rapide et un développement intégré basé sur la rupture annoncée.
Politique Économique
Sur le plan économique, Sonko a insisté sur l’importance du paiement des impôts. Toutefois, il est douteux que la situation économique du pays puisse se stabiliser uniquement grâce aux impôts. Une orientation plus vaste, incluant une ouverture aux organismes de financement internationaux, semble nécessaire, bien que les membres de Pastef aient précédemment rejeté cette idée. Les Sénégalais paient indirectement l’impôt, avec 181 000 fonctionnaires consommant près de 1000 milliards du budget, mettant également le secteur privé sous pression.
Réalité sur le Terrain
Ces déclarations ne reflètent pas la réalité sur le terrain. Le chômage, les licenciements abusifs et le clientélisme politique demeurent des problèmes majeurs. Le recrutement clanique est une pratique courante, particulièrement au sein du Pastef. Les Sénégalais attendent des réformes concrètes pour résoudre ces problèmes et améliorer leur quotidien.
La Place de la Femme
La place de la femme dans cette politique reste ambiguë. Le Premier ministre a évoqué le développement de la femme, mais les mesures concrètes restent floues. Les femmes sénégalaises, qui jouent un rôle crucial dans l’économie et la société, attendent des actions tangibles pour améliorer leur condition.
Question de la Réciprocité des Visas
Le Premier ministre a également abordé la question de la réciprocité des visas, une mesure à double tranchant. Bien que le Sénégal l’ait appliquée par le passé, cela a eu un impact négatif sur le tourisme, un secteur crucial pour le budget national. La réciprocité des visas pourrait dissuader les touristes, affectant ainsi l’économie du pays.
En somme, avec une échéance de dix ans, le Premier ministre Ousmane Sonko demande aux Sénégalais de faire preuve de patience en attendant qu’il trouve des solutions concrètes aux problèmes du pays. Une déclaration qui contraste fortement avec les promesses de campagne des leaders de Pastef, qui avaient promis de réduire la vie chère en deux mois. Un engagement qui tarde à se matérialiser, laissant les Sénégalais dans l’attente de changements tangibles.
Ablaye Fall, responsable du parti Rewmi, a exprimé sa profonde déception face à cette déclaration de politique générale, la qualifiant de « montagne qui a accouché d’une souris ». Selon lui, il n’attend rien de positif de ce gouvernement.