La Tidjanya glorifie l’Unicité de Dieu pour une paix Universelle : Le concept de paix en Islam est un concept authentique, intimement lié à l’idéologie absolutiste de l’islam, de l’univers et de la vie humaine, où convergent toutes les législations de l’Islam pour que la paix devienne le leader et que la guerre en soit l’exception qui sort de ce cadre divin et qui est considérée comme injustice et oppression. L’injustice des injustices est le polythéisme et la corruption des corruptions est l’asservissement des hommes pour d’autres fins que l’adoration d’Allah.
L’importance de la paix dans l’islam et la Tidjannya.
Le mot salam ? ? [paix signifie salue et protection. et la paix est un des noms d’Allah. «Paix ! » est la salutation d’usage chez les musulmans entre eux et celle des habitants du paradis. Quand on a demandé au Prophète SBSSL: « Quels sont les bons actes en islam ? », il répondit : « donner à manger, saluer celui que vous connaissez comme celui que vous ne connaissez pas » rapporté par Al-boukhari et Mouslim ; et dit aussi : « Ô ! Hommes répandez le salut, donnez à manger, cultivez les liens de parenté et priez pendant que les gens dorment, vous entrerez au Paradis en paix » Ceci prouve que l’Islam rejette dès le début, la plupart des causes qui attisent les guerres tout en écartant toutes les formes de guerres et n’approuve pas, non plus ses causes et ses objectifs et rejette catégoriquement les guerres nazies ou celles basées sur le fanatisme religieux ou ethniques. L’Islam atteste que tous les hommes sur terre ont une origine unique et sont tous créés d’un seul être (qui est Adam) et Allaha fait d’eux des peuples et des ethnies pour qu’ils se connaissent ; Allah très haut dit : « Ô hommes nous vous avons créés à partir d’un mâle et d’une femelle et nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous entre connaissiez ; le plus noble d’entre vous auprès d’Allah, est le plus pieux » S alhoudjourate v13.
Le Prophète salut et bénédiction sur lui dit dans son Sermon d’adieu, considéré comme la charte des droits de l’homme à nos jours, le jour d’Arafat: « je vous recommande, ô vous les serviteurs d’Allah, de Le craindre et de Lui obéir en tout ; je commence mon discours par ces bonnes paroles. Ô gens ! Écoutez-moi, je ne vous rencontrerai probablement pas dans ce même endroit l’année prochaine. Vos personnes (vos sangs) et vos biens son sacrés, en ce jour et ce mois, et dans ce pays jusqu’au jour où Allah vous appellera à Lui…. « Que celui qui se voit confier quelque chose le rende à son déposant…..Ne retournez pas à l’idolâtrie après mon départ et ne vous entretuez pas. Je vous laisse ce par quoi, si vous êtes fidèles, vous éviterez à jamais l’égarement : le livre d’Allah……
Le soufisme contemporain enseigne, à l’instar des spiritualités de tous les temps, que la paix universelle n’a de sens que si elle prend racine dans les esprits, dans les âmes, dans les cœurs des individus. Sans la paix individuelle, celle des cœurs, la paix des peuples restera à jamais une utopie, voire une aberration.
Privé de la présence ésotérique des saints, le monde se désorienterait à jamais, et suivrait une voie de perdition, sans espoir de retour à l’équilibre. Privés de l’attachement indéfectible d’hommes et de femmes aux valeurs immuables de ce qui constitue l’humanité vraie, les hommes suivraient leurs passions et se livreraient à la haine. Ces valeurs immuables sont celles de la Sophia perennis ou « sagesse éternelle » qui permet la survie secrète de l’Homme Parfait, témoin et résurrecteur des enseignements primordiaux.
Tout ceci est le fondement de l’optimisme permanent dont ne se départent jamais ‘‘les hommes de Dieu’’, tel Sidi Ahmed Tidjani et sa tariqa, pour qui tout mal n’est qu’absence de Bien, annonciateur de Bien. Toute guerre prépare la paix, toute peur annonce une sérénité proche. La tidjaniya regroupe spirituellement quelques trois cents millions d’hommes et de femmes vivant aux quatre coins du monde, ayant pour dénominateur commun le partage de la foi en l’Islam et l’Amour.la Tidjaniya a réussi à réunir autour d’un même idéal, des hommes évoluant dans des civilisations différentes, parlant des langues ou idiomes différents, affichant des niveaux intellectuels disparates, allant du bédouin analphabète à l’universitaire européen ou américain qui vient de découvrir l’Islam.
On y rencontre donc, dans ce vaste ensemble humain, toute cette panoplie de personnalités qui se reconnaissent dans la conception Tidjaniya de l’Islam moderne, quoique à des stades très nuancés quant à la perception de la vérité que tous recherchent avec plus ou moins de passion. Les Soufis préfèrent parler de vérités au pluriel car Allah Seul, le créateur, détient toute la vérité.
Ainsi donc, dans sa dimension universaliste, la Tidjaniya n’a jamais cherché à imposer un modèle unique réducteur de la pensée et encore moins de la culture propre à chaque civilisation. L’expansion rapide de la Tijaniya dans le monde a été la cause des épreuves qu’a dû subir le fondateur de la Tidjaniya par son expulsion du Ksar d’Abi Semghoune dans le sud ouest algérien en 1798 du fait du Dey d’Alger et le martyr de son fils aîné sidi Mohamed al-Kabir à la fleur de l’âge (30 ans) et de trois cents ou plus de ses adeptes toujours du fait des autorités de la Régence d’Alger, à peine une trentaine d’années suite à son exil à Fès au Maroc, vint alors la grande épreuve du siège armé d’Ain Madhi pendant six mois par les dix mille hommes mobilisés à ce effet par l’émir Abdelkader contre quelques six ou sept cents hommes mal armés prisonniers derrière la muraille du village d’Ain Madhi qui ne comptait que soixante maisons. L’idée qui s’impose est qu’on voulait tuer dans l’œuf le « poussin tidjani ».
Dans ce contexte, le fondateur de la Tidjaniya a édicté deux lois fondamentales de la Tidjaniya, si l’on peut dire, et qui aide l’adepte Tidjani à vivre sa vie, dans le respect total de l’esprit de l’Islam primordial, sans avoir à se placer à contre-courant de la loi divine de l’évolution de la création, au sens large de ce concept.
Le premier dicton du cheikh sidi Ahmed Tidjani, nous le traduisons en ces termes: » S’il vous arrive d’entendre des dires qui me sont attribués, soumettez – les aux critères de la Shari’a: s’ils sont conformes, prenez – les en considération; sinon laissez les tomber. »
Dans le deuxième dicton, cheikh sidi Ahmed Tidjani nous dit: « Comporte-toi en fonction du degré civilisationnel de ton époque. » (Bi sairi zamanik, sire)
Si le premier dicton nous renvoie à la Shari’a en tant que référence unique pour s’engager en toute sécurité dans la voie du salut en ce qui concerne le dogme, le deuxième dicton nous ouvre toutes grandes les fenêtres du savoir, de la communication tous azimuts et de la promotion spirituelle. Ce dernier dicton est une clé pour la voie du progrès scientifique et social qui s’inscrivent dans la trajectoire de l’évolution permanente des aspects de la vie terrestre de l’homme qui, mis à la porte du paradis, à dû passer par le stade de la pierre taillée, polie, puis du bronze avant d’atteindre celui de l’énergie atomique, de l’informatique en attendant ce qui reste à découvrir.
La contextualisation de ce dernier dicton en renvoie à la guerre russo-ukrainienne et appelle à l’intelligence, aux consciences et à la solidarité, seules armes qui vaillent pour arrêter la guerre et éviter que le pire ne se produise au cœur de l’Europe et risque de s’épandre dans le monde.
Durant ses 250 ans d’existence, la Tariqa Tidjani a toujours eu un rôle important dans la recherche de la paix dans le monde par le biais de ses khalifes. On peut citer :
-le Chérif Sidi Mahmoud, qui intercéda entre les Tribus rifaines, dont les tiraillements risquaient de se transformer en guerre civile. Il demeura six mois dans le Rif et finit par réconcilier les frères ennemis ;
-En Egypte, le grand Khalif Tijani, l’éminent Alem Mohammed el Hafidh (décédé en 1978) , fondateur de la grande Zaouiya tijanie du Caire, joua le même rôle, dans la réconciliation de l’Egypte et du Soudan, à propos du malentendu entre les deux pays (El Yawâqit el Irfania, Idris el Iraqi (p118)).
L’exemple concret de Tivaouane et de ses Khalifs
Le foyer de Tivaouane a de tout temps était marqué par un humanisme et un pacifisme débordants. Un petit aperçu de l’histoire permet d’étayer ces affirmations. Les qualités humanistes de El hadj Malick ont sans doute été favorisé par le fait qu’il était quelqu’un de savant et d’éclairé. Il a vécu son islam sans scories ni fanatisme et ceci grâce à sa culture vaste et universalisante. Tous ses contemporains l’ont magnifié de diverses manières.
El Hadj Malick Sy en tant que boussole de son temps et de son peuple devait être interpellé par tout ce qui touche à ses concitoyens. La guerre 1914-1918 a été l’occasion de montrer sa solidarité et sa culture de la paix en s’investissant pour l’arrêt de ce conflit mondial. Pour lui le nazisme constituait une menace pour la paix mondiale. Et de ce point de point de vue, il fallait faire quelque chose. En homme de DIEU, il utilisa son arme qui est la prière. El hadj Malick SY sollicité par l’Administration coloniale pour aller à la Mecque afin de faire des invocations pour l’arrêt de la guerre, il choisira son Moukhadam EL hadj Abdoul Hamid KANE pour le représenter. Pour rappel, une délégation musulmane des colonies françaises africaines avait même été reçue par le Grand Cherif Hussein de la Mecque. Cette délégation était composée entre autres de Si Abdoul Qadir Ben Ghabrit, de Cheikh Soukeyridj du Maroc et de Cheikh Abdoul Hamid KANE de Kaolack.
Cette tradition de culture de la paix à Tivaouane n’a pas disparu avec le rappel à Dieu du Patriarche El Hadj Malick SY. En effet, tous ses Khalifs ont marché sur ses pas.
Le Khalif Ababacar SY n’a pas dérogé à la règle. En homme de son temps et soucieux de la paix mondiale, il n’hésita pas à déléguer son frère El Hadj Mansour SY pour le représenter à la Mecque, pour prier le bon Dieu de mettre fin à la deuxième guerre mondiale. L’histoire s’est répétée et dans les mêmes circonstances, démontrant s’il en était besoin l’importance que Tivaouane accorde à la stabilité et à la paix mondiales.