En Mauritanie, les annonces de candidature à la prochaine présidentielle de 29 juin se multiplient et l’une d’elle a particulièrement retenu l’attention samedi 20 avril : celle de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. En décembre dernier, il a été condamné à 5 ans de prison ferme pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une fortune, ses avocats avaient alors fait appel de la décision. L’ancien président actuellement privé de liberté peut-il donc se présenter ? Cette question divise les avocats des deux camps.
Avec notre correspondante à Nouakchott, Léa Breuil
Les responsables du parti en cours de création de l’ancien président ont déclaré samedi que Mohamed Ould Abdel Aziz se présente « sans hésitation au scrutin ». Mohamed Ould Djibril, responsable du parti Front pour le changement démocratique, dénonce une « condamnation politique » de l’ancien président de Mauritanie.
Selon lui, sa candidature est nécessaire pour « sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve ». « 90% des citoyens mauritaniens réclament le retour du président Mohamed Ould Abdel Aziz parce qu’ils ont constaté que la situation économique s’est dégradée, tout comme la situation sécuritaire. Il est en prison car il n’a pas voulu céder, les gens voulait qu’il quitte la scène politique, mais lui, il dit toujours dit qu’il va rester pour défendre le peuple mauritanien », estime-t-il.
Selon Maitre Taleb Kyar, l’un des avocats de l’ancien président, rien n’empêche juridiquement Mohamed Ould Abdel Aziz de se présenter aux élections tant que la Cour d’appel n’a pas rendu sa décision. « Dès l’instant où on a fait appel, il doit bénéficier de ses droits civiques. L’appel est suspensif parce que la condamnation n’est pas suivie de la délivrance d’un mandat de dépôt », assure-t-il.
rfi