Le sport est une compétence transférée, il sied alors aux collectivités locales d’accompagner le Basket, ce sport noble dans son entièreté et sans parti pris. Mais nous devons à la vérité de mentionner que ceux qui sont en charge d’accompagner les politiques sportives n’ont rien appris de l’histoire et de ce qui précipite jusqu’à nos jours le sport Thiessois dans les précipices les plus profonds.
Parlons du navétane qui est une activité sportive entièrement réduit au foot alors que d’antan les volets culturels et sociaux étaient l’un des facteurs de stabilisation et de formation qui participait à forger des êtres au vrai sens du terme, dotés d’humanisme et d’ambition. Aujourd’hui, force est de constater que le navétane n’est qu’une activité pauvre d’elle-même. Osons le dire, il n’est organisé de nos jours que pour les revenus générés par l’activité. Nous dénonçons avec énergie le fait qu’il soit le théâtre de violences inouïes (Casses, Braquages, Coups et blessures volontaires etc.) et pourtant voilà une activité qui a toujours sa raison d’être.
Nous ne disons pas que le navétane doit être dissout, loin de là, mais nous estimons qu’il doit être repensé et mieux encadré pour être un grenier à pépites pour nos clubs locaux et même pour l’équipe nationale du Sénégal. Le paradoxe évident c’est que malgré tous ces déboires notés résultants d’actes de supporters et d’inconditionnels du mouvement navétane, l’activité est toujours financée à coups de millions.
La coupe du Maire de la ville tout comme le championnat populaire du navétane ont connu moult suspensions pour des violences et des heurts enregistrés dans les stades. La liste est longue mais on peut citer la bataille rangée entre supporters de l’ASC Jubbo et ceux de l’ASC Cité Lamy qui a été sans précédent. Malgré tout, la coupe du maire à terme, a offert aux deux ASC finalistes le joli pactole de 5 millions de francs CFA tandis que les finalistes des différentes zones toucheront au bas mot près de 2 millions.
Pendant ce temps, des milliers de jeunes, hommes et femmes qui travaillent dur pour réussir dans leur passion qu’est le basket sont laissés en rade. La ville de Thiès compte au grand maximum, une dizaine de clubs de basket civile mais aucun d’eux ne bénéficie de subvention de la part des collectivités locales comme c’est le cas pour les ASC de football pendant le navétane.
Restons dans le basket pour poser une seule question: Pourquoi le leader de la coalition Siggi Jotna qui, ces deux dernières années a offert un lot d’équipement à toutes les ASC de la ville de Thiès ne prendrait il pas en compte l’existence des clubs de basket qui pourtant ne déméritent pas et travaillent dur avec un championnat régulièrement organisé dans toutes les catégories et des matchs qui se jouent dans le fair-play le plus absolu?
Pourtant dans la ville de Thiès, 3 clubs chez les hommes et 2 chez les dames devront représenter les couleurs de capitale du rail au tournoi monter afin d’accéder à l’élite du basket national, la DIVISION 1. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous trouvons anormal que jusque-là ces vaillants clubs conduits par un staff technique essoufflé par l’immensité des dépenses ne soient pas appuyés pour la préparation de ce tournoi qui regroupera les plus beaux clubs et les athlètes les plus techniques du Sénégal pour décrocher des places en division première.
Dans un tel contexte, nous notons, à la place des encouragements et du soutien légitimement attendus de nos autorités, un silence assourdissant semblable à du mépris pour ce sport qui a valu au Sénégal ses premiers succès sur le continent et une place de choix dans le monde. Autorités de Thiès, réveillez vous pendant qu’il est temps. Il faut arrêter cette forme de politique politicienne où encore ces formes de campagne déguisée où des millions sont injectés pour rassembler des masses. Cette jeunesse a besoin de retrouver son espoir perdu, et vous devez être le réceptacle de leurs préoccupations.
Arrêtez cette politique « de père riche, père pauvre ». Prendre en compte avec sérieux les difficultés du Basket Thiessois, c’est contribuer efficacement à juguler le problème de l’émigration clandestine. Vous ne permettez pas l’espoir aux jeunes, mais vous leur assombrissez l’horizon. Loin d’être des nihilistes, nous ne crachons pas sur le terrain de basket offert par la mairie de la zone nord ou encore sur la réfection du terrain de basket de Walidaan par la commune Thiès Ouest mais nous estimons que vous pouvez mieux faire au regard de ce que représente le basket pour Thiès.
Les clubs de basket ont besoin de dotation en équipements, de ballons, de matériel d’entrainement mais aussi et surtout, d’appuis financiers pour une bonne formation des jeunes à la base dans les centres.
C’est l’espoir de toute une jeunesse désireuse de changements qui a balayé tout sur son passage au soir de la dernière élection locale pour vous porter à la tête de vos municipalités. Force est cependant de constater qu’après un an et demi de magistère, vous semblez avoir tourné le dos à cette jeunesse pour dérouler votre propre agenda. Le basket a besoin de vous, alors aidez le, mais aidez surtout cette jeunesse en lui redonnant espoir, sinon, nous serons tentés de dire que nous sommes toujours dans la continuité « La wonn, wonni woul » (Il n’y a pas eu le changement escompté).
MJD