Le dialogue national convoqué par le président de la république Macky SALL, les 26 et le 27 février 2024 au Centre International de Conférences Abdou DIOUF de Diameniadio (CICAD) n’a aucun sens, c’est du moins l’avis de Modou Seck, chroniqueur à la télévision Ladepeche TV. A l’en croire, les vrais acteurs qui devaient dicter le tempo dans ce dialogue ont été aux abonnés absents. 17 parmi les 19 candidats retenus pour la prochaine présidentielle n’ont pas répondu à l’appel, ce qui a biaisé ces concertations, qui selon lui avait finalement pris une tournure politique.
Modou Seck a par ailleurs, craché sur le format de l’entretien-débat qui a précédé le dialogue. Pour lui, même s’il les médias privés et publiques ont été représentés, la pertinence et le choix des journalistes laisse à désirer. Selon lui, « la présence de Yakham Mbaye du quotidien le Soleil et Racine Talla de la RTS ont des appartenances politiques et ne devraient nullement figurer parmi les conducteurs de l’émission », observe-t-il, avant d’ajouter, « L’entretien-débat a été avide de sens dans la mesure où, la seule chose que les Sénégalais attendaient était que le président déclare la date de la prochaine élection présidentielle. Mias il s’est encore adonné à son jeu favori, qui a été de verser dans le dilatoire … » se désole-t-il.
« On ne change pas les règles du jeu pendant le jeu, à mon avis, c’est le prochain président de la république qui devrait initier ce dialogue pour corriger, les impairs issues de l’invalidation de la candidature de certains candidats… ». Il convoque ainsi l’élection présidentielle de 2019, affirmant, « Malick Gakou, Khalifa SALL, Karim Wade, Bougane GUEYE DANY entre autres 15 candidatures ont été recalés, et pourtant cela n’avait pas empêché la tenue des élections, ils se sont rangé derrière le candidat de la coalition IDY 2019 qui avait permis d’arriver 2e à cette élection présidentielle de 2019 », rappelle-t-il.
De ce fait, il rejette l’abrogation de la loi convoquant le corps électoral, « c’est inédit ce que le président a fait d’annuler sans concertations l’élection à dix heures du démarrage de la campagne alors que des candidats avaient déjà enregistré leur déclaration à la télévision nationale ». Selon toujours le chroniqueur, « à travers ce dialogue, l’objectif du président était de diviser l’opposition comme il l’avait réussi avec Khalifa lors du dialogue passé mais malheureusement pour lui l’opposition n’est pas tombé de son piège », analyse-t-il et ajoute, « la coalition des 16 candidats autour du FC25 est une bonne chose même s’ils ont tardé à se retrouver. Ils deviennent une force puissante, incontournable, renforcé surtout par leur saisine au conseil constitutionnel qui anéantit tous les plans de manœuvre du président Macky SALL», déclare-t-il.
Pour Modou Seck, la meilleure option était pour le président Macky Sall de convoquer les 19 candidats autour d’une même table afin de discuter sincèrement des problèmes et de fixer de concert la nouvelle date de l’élection qui pense-t-il devait se tenir au plus tard le 10 mars pour permettre de respecter les règles du jeu et enfin avoir une passation de pouvoir libre, apaisée et démocratique.
Aïda FALL