Jeudi et vendredi, l’ensemble de l’audiovisuel public est appelé à la grève. Objectif : combattre la réforme de l’audiovisuel public, qui doit être examinée en première lecture jeudi et vendredi à l’Assemblée. Des perturbations sont attendues sur les différentes antennes, de France Télévision à Radio France en passant par France Médias Monde, et donc RFI. Ce mercredi, plus de 1 100 salariés de Radio France, parmi lesquels de figures de l’entreprise, ont signé une tribune rejetant la fusion.
« Démagogique, inefficace et dangereux » : c’est de cette manière que les signataires de la tribune publiée dans Le Monde, parmi lesquels des figures de Radio France, qualifient le projet de réforme. Il prévoit en 2025 la création d’une holding, avant une fusion l’année suivante des sociétés de l’audiovisuel public : France Télévisions, Radio France, l’Institut national de l’audiovisuel (INA), et enfin France Médias Monde, c’est-à-dire RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya.
L’intégration de FMM dans le projet fait débat jusque dans le camp présidentiel. D’après la ministre de la Culture Rachida Dati, qui porte la réforme, les forces de l’audiovisuel public sont « dispersées », d’où un « risque d’affaiblissement » face aux plateformes internationales comme Netflix et aux chaînes privées. Mais « ce n’est pas le retour de l’ORTF qui va nous permettre de concurrencer Netflix », rétorquent les écologistes (toute la gauche rejette la réforme). L’ORTF, c’est la structure qui rassemblait l’audiovisuel public français jusque dans les années 1970, et dont l’absence d’indépendance fut critiqué.
Certains syndicats craignent aussi que la télévision ne phagocyte la radio. Une analyse partagée par les Sociétés des journalistes des médias concernés, qui déplorent une réforme menée dans la précipitation et sans aucune concertation. Des préavis de grève ont été déposés dans les quatre sociétés publiques, et des rassemblements sont prévus ce jeudi près de l’Assemblée nationale et du ministère de la Culture
rfi